Il y a plusieurs mois j’ai commencé à travailler sur un carnet de croquis avec une série de dessins en noir et blanc sur le thème des monstres. Et la semaine dernière je l’ai enfin terminé. J’aurais beaucoup aimé conserver ce carnet que j’ai mis du temps à remplir, pourtant ce matin je l’ai expédié par la poste, direction New York. Il va finir ses jours dans une bibliothèque un peu spéciale, la Brooklyn Art Library, qui est la vitrine de The Sketchbook Project.

The Sketchbook Project

En 2015, lors d’un voyage à New York, je suis tombé par hasard sur une bibliothèque qui possédait une collection impressionnante et unique de carnets d’artistes. C’est là que j’ai découvert The Sketchbook Project, une entreprise qui collecte et conserve des carnets de croquis du monde entier et les propose en libre consultation. Pour participer, c’est très simple, il suffit d’acheter un carnet vierge au format unique, dans leur boutique. Vous pouvez faire des dessins, écrire des textes, coller des photos ou de tout ce que vous trouverez intéressant d’exprimer sur le papier, et vous n’aurez plus qu’a le renvoyer une fois terminé, pour intégrer la collection. À ce jour la bibliothèque a recueilli pas moins de 35 000 carnets d’artistes issues de 135 pays. Et la communauté ne cesse de s’agrandir.

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Crédits : Brooklyn Art Library

Remplir un carnet

Des carnets de croquis j’en ai beaucoup. Durant mes études, à la fac d’Art plastique puis aux Beaux Arts, j’en ai maltraité des piles, sans compter les feuilles volantes qui prennent aujourd’hui la poussière dans des cartons à dessin. La plupart du temps ces carnets me servaient pour des recherches, ils n’avaient pas pour vocation d’être exposés, c’était un amalgame de croquis rapides, de textes illisibles, de collages divers, des ratures, des gribouillis. C’est ce qui fait la richesse de bien des carnets d’ailleurs, cet aspect brut bien différent d’un rendu final. Mais là c’était différent, le carnet était le rendu final. Ce qui tout d’un coup demandait un peu plus de préparation.

32 créatures

Quand j’étais plus jeune, j’aimais bien dessiner des personnages inquiétants, créer des bestiaires, concevoir des formes de vies inconnues, c’est un exercice passionnant qui fait travailler l’imaginaire. Derrière chaque personnage on peut inventer tout un monde et pour moi le dessin a toujours été un moyen de m’évader. Je n’ai jamais perdu ce plaisir, j’ai donc choisi ce sujet pour mon carnet, une créature sur chacune des 32 pages du livret. Je posterai pendant un mois, sur mon compte Instagram et sur Twitter le dessin de mes 32 bestioles. Comme à mon habitude je vous montrerai mon process de travail, du crayonné à l’encrage. Avec des photos, mais aussi des petites vidéos.

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The Sketchbook project est le genre d’initiative que j’adore. J’ai beaucoup apprécié ce petit défi créatif, car c’était une bonne source de motivation pour me remettre dans un projet personnel. En tant que designer c’est important d’aller explorer d’autres formes d’expression pour renouveler son travail ou simplement se faire plaisir (nous en avions déjà parlé dans un ancien épisode de The Walking Web). Si l’envie vous prend, je vous invite vous aussi à commander un carnet et le remplir, n’importe qui peut participer, vous n’avez pas besoin d’être un pro du dessin ou de la photo. The Sketchbook Project est une communauté qui mélange tous les niveaux. Et le principal c’est avant tout de se faire plaisir.


Voir le projet Instagram
Voir le projet sur mon compte Twitter avec le hashtag #32Creatures

2 réponses

  1. J’adore l’idée, et j’adore tes dessins.
    Je n’ose imaginer à quel point il a dû être difficile de te séparer de ce carnets, après tout le temps et toute l’énergie investie…
    Bravo en tout cas, je trouve que c’est une chouette initiative.

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